Cité éducative à Calais, déjà des résultats !

Cité éducative à Calais, déjà des résultats ! - Calais Mag Février 2021

Nous vous avions déjà parlé du dispositif Cité Éducative dans le Calais Mag de septembre dernier. Au stade de projet à l’époque, nous voyons aujourd’hui de vraies actions concrètes naître et porter leurs fruits.
Reportage au collège Martin-Luther-King.

Ce reportage a été effectué avant les directives sanitaires appliquées au 16 janvier.

S’il y a bien une mission que remplit la Cité éducative à Calais, c’est bien celle de promouvoir l’éducation artistique et culturelle. Au collège Martin Luther King, nous avons assisté à une classe orchestre « spéciale percussions ».

« C’est très intéressant, car on apprend à utiliser des instruments comme le djembé ou la cloche », explique Benjamin en classe de 5e. Une pratique que l’on ne peut pas toujours suivre en cours de musique. Pour Yaël et James, c’est l’occasion de s’amuser tout en apprenant. D’autres rêvent aussi de faire de la musique leur métier, comme Shana dont la passion est de chanter. 

Nous sommes jeudi après-midi au complexe sportif et culturel Calypso. Une vingtaine d’élèves du collège Martin-Luther-King se prépare à un cours bien particulier : un atelier hip-hop ! Ces 5e  et  4e, encadrés par Nacer et Nordine de l’association calaisienne « WE FOR YOU », sont tous volontaires  et ont déjà quelques séances à leur compteur. On commence par s’échauffer un peu, bien évidemment. Puis, Nordine montre de nouveaux pas.  Technique, la danse hip-hop exige de la précision. Nacer n’hésite pas à rectifier toute mauvaise position et c’est parti !

Danser le hip-hop, c’est aussi apprendre la culture urbaine

« Je préfère que vous dansiez sur de la musique française et non américaine pour que vous puissiez comprendre les paroles », lance Nordine. C’est donc sur les notes du groupe marseillais I AM que les jeunes vont « danser le Mia ». Ils ne connaissent pas vraiment le groupe et la chanson, mais vont découvrir au travers de ces rappeurs connus et reconnus la culture hip-hop française des années 90.

L’engouement est là ! 

Des élèves que l’on devine peut-être turbulents en cours s’appliquent et s’épanouissent totalement dès qu’ils entament leurs premiers pas. En rond,  chacun leur tour, ces jeunes doivent aller au centre dévoiler leur talent et montrer ce qu’ils ont appris. Une tâche difficile notamment lorsque l’on est adolescent, mais ils se sont pourtant tous, sans exception, confrontés au regard des autres. À la fin de l’année scolaire, ces élèves du collège MLK rencontreront ceux des collèges Vauban et Vadez (qui ont eux aussi pu bénéficier de cet atelier) pour une compétition de danse hip-hop !

Ce qu’en disent les élèves…

Si vous leur posez des questions sur leurs ateliers hip-hop, tous vous répondront unanimement « C’est trop bien ! »
D’autres diront : « ça déstresse » ou « un jour l’élève dépassera le maître ! ». « On va gagner la compétition ! »… Véritable succès, ces témoignages confirment que la mission Cité Éducative des ateliers hip-hop est accomplie.

« Ici, c’est aussi une opportunité de découvrir les musiques du monde », sourit Clémentine Daveau, enseignante de musique à MLK.  Et aujourd’hui, place au reggae avec « Get Up Stand Up » de Bob Marley ; un artiste que les élèves ne connaissaient pas forcément avant ce jour.

Le rythme dans la peau

Frédéric Gregson de l’association « La Compagnie du Son » encadre la classe orchestre avec Clémentine Daveau. Avant de sortir les instruments, il faut d’abord trouver le rythme de la chanson. La classe commence par taper des pieds sur le sol à l’unisson,  puis ils tapent sur les cuisses avec les mains. Lorsque tous trouvent le bon rythme, Frédéric sort du carton et distribue des maracas en forme de balles de ping-pong. Pour lui, « la rythmique, c’est la base de toute musique. »

Un projet en commun avec Vadez et Vauban

Tout comme pour l’atelier hip-hop, les élèves présents ont volontairement adhéré à cette classe orchestre, une classe dont les collèges Vadez et Vauban bénéficient également. La seule différence, ce sont les instruments. « A Vadez, les élèves travaillent avec des cordes et à Vauban, ce sont les cuivres, indique Jérôme Gay, principal du collège MLK. L’idée est que les trois écoles puissent proposer un concert. »

Pour Frédécric Gregson, ce concert, c’est l’occasion de montrer que chaque élève est important, car « peu importe l’instrument utilisé. Ils ont tous la même valeur. C’est un orchestre. Il y aura une unité dans la diversité. Ils auront des instruments différents, mais ils joueront la même musique. » 
Bientôt, l’action prendra une autre dimension : les parents des élèves seront amenés à les accompagner dans la construction d’instruments à partir de matériaux recyclés.

 

“Cité Éducative”, c’est quoi ?

L’objectif de ce programme national, décliné au niveau local, est de réduire les inégalités de destin des 0-25 ans, telles que le lieu de naissance, la famille ou encore l’école fréquentée. Pour mettre sur pied ce projet, trois partenaires ont décidé de travailler conjointement : l’Éducation nationale, l’État et les villes concernées. (Lire le Calais Mag de septembre 2020).

Parmi les missions : 
 -Assurer l’efficience de l’école
 -Améliorer le bien-être à l’école
 -Lutter contre le décrochage scolaire
 -Favoriser l’ambition scolaire
 -Renforcer la prévention santé hygiène
 -Promouvoir l’éducation artistique et culturelle.

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