L'école municipale de musique éveille l'ouïe

Lena Bonnet en intervention à l’école René Cassagne.

Nul besoin d’être éduqué pour qu’une symphonie de Mozart provoque des émotions sur son auditoire. Encore faut-il y avoir accès ! C’est ce à quoi s’emploie l’école municipale de musique, en se rendant dans des classes de CP.

Pour la seconde année, des professeurs de l’école municipale de musique (EMM) se rendent dans des classes de CP afin d’y proposer une heure d’éveil musical hebdomadaire. Grâce aux financements de la Cité Educative, les écoles Jean Jaurès (1 classe) et René Cassagne (1 classe) bénéficient de ce dispositif, reconduit dans un même temps à Jules Michelet (2 classes).

Une collaboration constructive

«Nous avons choisi ces écoles, car nous avons remarqué qu’aucun élève de l’EMM ne résidait dans les quartiers Marègue et Palmer», explique son directeur Gaëtan Martin. «Les professeurs font donc le déplacement, et offrent un éveil musical aussi qualitatif, avec la même attention pédagogique, que celui délivré à l’EMM.

Les séances se déroulent durant le temps scolaire et sont co-construites avec les enseignants des écoles élémentaires. On ne se donne pas d’objectif pédagogique précis, pour ne pas s’enfermer, ce qui fait que l’an dernier, les deux CP de Michelet ont pris des directions différentes. Ca rejoint la pédagogie générale de l’EMM: s’adapter le plus possible à l’élève, suivre un chemin qui n’est pas donné que par le prof!»

Le plein de musiques à Michelet

Enseignante à Michelet, Mathilde Touron re-signe sans aucune réserve pour une seconde année! Elle raconte pourquoi: «L’an dernier, nous avons reçu Denis Cibiel ( violon) et Lena Bonnet (trombone). Ils ont présenté leurs instruments, fait de la musique toutes les semaines, fait venir un luthier, ainsi que Véronique Genetay (médiatrice culturelle municipale et chanteuse lyrique). Tous les trois se sont produits devant les CP et la classe ULIS. Les enfants sont restés bouche-bée, saisis par la beauté de l’instant, alors que le lyrique est une musique très éloignée d’eux, jamais entendue par la plupart.»

«En CP, l’enseignement musical fait partie du programme scolaire. Je peux parler des instruments, faire écouter des enregistrements, mais je suis incapable d’apporter aux enfants ce que les professeurs de l’EMM ont donné. Là ils ont entendu de vrais instruments joués devant eux ! Et ça a été à chaque fois des moments particuliers, marquants. Nous nous sommes également rendus à l’EMM. Dans ce très beau bâtiment, quelques professeurs nous ont reçus, ont fait un petit concert juste pour nous, les enfants ont pu manipuler les instruments. Encore un moment très précieux.»

«Nous étions tellement heureux de ce que nous vivions sur le plan musical et pédagogique, que nous avons cherché à en profiter davantage en y greffant d’autres opportunités. L’école s’est également inscrite au projet musique de l’Inspection de l’Education Nationale. À l’Espace Simone Signoret, les classes ont assisté à deux concerts (jazz, rock), ainsi qu’à un spectacle d’arts de rue.»

Mission accomplie et challenge à relever!

«À l’issue de cette année scolaire, nous avons quelques enfants de Michelet qui sont venus s’inscrire à l’EMM», reprend Gaëtan Martin. «Avec cette proposition, le but n’est pas d’inscrire 100% des élèves, mais d’offrir de l’éveil musical en tant que service public d’enseignement artistique.»

En cette rentrée, les CP de Cassagne et de Jaurès rejoignent les rangs, avec un objectif final: une prestation musicale réunissant les quatre classes, sur la scène du Rocher de Palmer.